
« L’un de mes condisciples était déjà terriblement comme il faut lorsqu’il était un petit garçon. Nous autres, nous ne le tenions pas en grande estime ; sa docilité nous répugnait. Avec ça, il n’avait que la peau sur les os ; il était si peu épais qu’il avait l’air transparent ; quand il marchait, on aurait dit une baguette, il était affreusement précieux et délicat. Pour faire des farces, il ne fallait pas compter sur lui. On pouvait se moquer de certains autres, comme Grüring par exemple, qui bafouillait en récitant le poème Firdussi. Lui, en revanche, ne donnait pas lieu à la moindre petite rigolade. Du coup, il avait à peine d’existence, quoique sa constitution malingre sautât passablement aux yeux, de laquelle il paraissait s’élancer vers les sommets. »
Quelques thèmes bien walserien, les garçons blagueurs, le goût de la farce et l’étonnement face à ceux qui se prennent au sérieux.