
Les musées d’art contemporain de Montpellier (Mo.Co. et Panacée) inaugurent cette année la première édition de leur biennale. Il s’agit « d’offrir un panorama, renouvelé tous les deux ans, de la création contemporaine sur notre territoire ». Territoire qu’on doit pouvoir imaginer recouvrir quelques départements voisins de l’Hérault, peut-être le Languedoc-Roussillon… Pour n’avoir vu jusqu’à maintenant que l’expo de la Panacée, on peut dire que cette première édition est plutôt réussie, avec quelques salles où il m’a été impossible de ne pas rire franchement de l’humour des artistes et de leurs oeuvres délirantes, comme ce petit film de deux artistes femmes, jeunes et délicieusement impertinentes, Emmanuelle Becquemin et Stéphanie Sagot, qui consacrent à la ville romaine, Montpellier, un film (Le Road-movie peplum) dans lequel elles cherchent Romula et Réma dans Montpellier, visitant ainsi le Bistro romain, et autres lieux de la ville héraultaise ayant tous un nom latin, assises sur des mini-kartings de leur propre confection. Elle revendiquent le droit à l’idiotie dans leur art, tendance plus masculine que féminine indique le cartel de leur salle où j’ai commencé à trouver l’initiative d’une biennale régionale heureuse. Après l’inévitable Gérard Lattier, estampillé art brut, qui vit et travaille à Poulx (Gard) et dont les tableaux qui mêlent écriture et bande-dessinée naïve ont vite fini par me lasser, et ce avant même de les retrouver ici, et quelques oeuvres sans grand intérêt, la qualité monte d’un cran me semble-t-il et dans les pièces suivantes, il y a d’excellentes surprises qui justifient qu’on s’attarde à la Panacée pour prendre plaisir à cette première biennale, et même qu’on y revienne.
Quelques oeuvres, et artistes, à signaler également : Gaétan Vaguelsy et son tableau Rois Mages, qui revisite un classique façon XXIe siècle et banlieue ; Pierre Tilman qui crée ses œuvres avec des figurines en plastique (années soixante) et des lettres qu’il utilise pour faire passer des messages décalés ; Fabien Boitard et ses portraits défigurés ; Anne-Lise Coste et ses affiches dérangeantes… Article work in progress, qui sera prochainement revisité.