
Inutile de résumer l’intrigue de ce film, que tout le monde connaît par cœur, je pense. On m’avait vanté ce film comme étant le meilleur de Pier Paolo Pasolini (les gens sont menteurs !). Loin de cela, la longueur de la pellicule (2h17, quand même…), le peu d’intérêt qu’on peut trouver pour une histoire qu’il est difficile de ne pas anticiper (en sentant l’urgence d’en arriver au plus vite à la mort et la résurrection, histoire d’être enfin libéré de cette attente pour retourner tout simplement à sa vie) font que L’Evangile selon St Matthieu finit vite par ennuyer malgré les qualités purement cinématographiques du film. On retrouve ainsi les galeries de beaux portraits chères au maître, les deux acteurs principaux, Jésus et Marie, sont beaux et bien choisis ; Joseph (qui joue un rôle mineur) est peut-être un peu plus décevant. Mais on aurait sans doute trouvé judicieux que Pasolini ne montre pas tant de fidélité au texte qu’il adapte, loin de ce qu’il a pu faire avec Médée, et on se demande encore et toujours, au point qu’il faudra bien finir par répondre à cette question en lisant sur le sujet un texte intelligent et bien documenté sur la pensée du réalisateur communiste révolutionnaire et anticonformiste, pourquoi Pasolini s’est imposé ce sujet. Que cela ne vous empêche pas d’aller voir les grands films de Pier Paolo quand ils passeront dans votre cinéma favori, celui-là autant que les autres…