
Très beau titre, emprunté à la fable de La Fontaine, L’Ours et l’amateur des jardins, pour ce petit roman un rien ennuyeux de Toshiyuki Horie (auteur inconnu au bataillon jusqu’alors, mais visiblement considéré au Japon comme le successeur de Mishima) qui nous narre les retrouvailles de deux anciens amis d’université, l’un français, Yann, et le narrateur, un Japonais qui traduit je ne sais plus quel livre sur Littré. Ça tombe on ne peut mieux, ils se retrouvent à Avranches (Normandie), ville d’origine de Littré, et dans la campagne environnante. Il n’y a guère plus d’intrigue dans ce livre que ce qui vient d’être écrit, les deux ne vont pas passer plus d’une soirée ensemble et le roman nous fait suivre leur dialogue qui va des tournois de lancer de camembert à la vie de Littré, en passant par la fable de La Fontaine, ou encore Primo Levi ou Jorge Semprun (Yann a des origines juives, et sa famille n’a pas coupé aux exactions nazies), mais aussi le fils de la voisine né aveugle. J’allais oublié : Yann est photographe. Les deux amis passent un moment à regarder ses photos, il va en offrir une au Japonais, c’est l’occasion de quelques paragraphes descriptifs et explicatifs d’un ennui certain. La quatrième de couverture des éditions Gallimard, collection Du monde entier, nous vend un « livre inclassable » qui « nous offre un moment de grâce littéraire absolue ». Je n’aurais pas acheté ce livre s’il ne m’était tombé dessus dans une bibliothèque partagée, où je le redéposerai au plus vite, pas convaincu (le moins du monde) par son intérêt. Il est vrai qu’un Japonais qui écrit sur la campagne normande me fait autant d’effet qu’un Français qui fait camper ses personnages au Japon, à l’exception notable de Jean-Philippe Toussaint.
A l’exception notable de JPT et de NT, ainsi que Stéphanie Hochet, Lafcadio Hearn, Richard Brautigan, Dany Laferrière… qui ne sont pas tous français mais la littérature n’est-elle pas sans frontières comme le suggère cette belle collection Du Monde Entier?
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Ah, Brautigan a écrit sur le Japon ? Je dois combler une lacune, là… Je pensais en particulier à Hubert Haddad et son Peintre d’éventails, pas sa meilleure histoire, il me semble. Mais j’étais de mauvais poil à cause de ce Japonais et son histoire de lancer de camembert, dont il ne fait que parler mais sur lequel il n’écrit pas, à vrai dire. Et du coup, j’ai oublié que j’ai bien aimé Fermine et un autre, dont je me rappelle pas le nom. Quant à NT, j’ai peu lu les textes de sa veine orientalisante.
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