
« L’urgence est un état d’écriture qui ne s’obtient qu’au terme d’une infinie patience. Elle en est la récompense, le dénouement miraculeux. Tous les efforts que nous avons consentis au préalable pour le livre ne tendaient en réalité que vers cet instant unique où l’urgence va surgir, le moment où ça bascule, où ça vient tout seul, où le fil de la pelote se dévide sans fin. Comme au tennis après les heures d’entraînement, où chaque geste est analysé, décomposé, et refait à l’infini, mais reste raide, figé et sans âme, il arrive un moment, dans la chaleur du match, où on commence à lâcher ses coups et où on réussit certaines choses qui auraient été inimaginables à froid et n’ont été rendues possibles que par la rigueur et la ténacité de l’entraînement qui a précédé. Dans ces moments, dans la chaleur de l’écriture, on peut tout tenter, tout nous réussit, on effleure la bande du filet, on frôle les lignes, on trouve tout, instinctivement, chaque position du corps, le fléchissement idéal du genou, la façon d’armer le bras et de lâcher le coup, tout est juste, chaque image, chaque mot, chaque adjectif pris à la volée et renvoyé sur le terrain, tout trouve sa place exacte dans le livre. » Jean-Philippe Toussaint, L’Urgence et la patience (2012)
Comme cette métaphore tennistique en plein Rolland Garros, y a des moments où tout s’ordonnance, où les planètes sont alignées.
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La métaphore est moyenne, reconnaissons-le… Mais d’actualité, oui. Il faudrait que je lise un roman de JPT, quand même ! J’en ai un en attente, trouvé au Sémaphore (Nue, j’en ai la bave aux lèvres !). Mais L’Appareil photo me tenterait plus, à vrai dire.
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Oui, il vaut mieux le lire que le voir jouer au tennis, je pense… Même s’il est très bien classé à L’ATP des écrivains en raquette. (Dominé par le très athlétique Michel Houellebecq).
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