Seul dans le Noir, Paul Auster

Monsieur Paul Auster, Le roman que vous nous avez soumis, intitulé Seul dans le Noir, nous a en un premier temps intéressé de par sa thématique principale (les mondes parallèles), puis nous est tombé des mains (au sens figuré bien sûr, car nous lisons les romans qui nous sont soumis de la première à la dernière ligne), à un point tel que nous ne saurions dire. Votre histoire de critique littéraire (contraint à l’immobilité par un accident de voiture) qui crée la nuit, dans sa chambre, un autre monde, une autre Amérique, en guerre, mais pas contre l’Irak (guerre civile), dans laquelle le 11 septembre n’a pas eu lieu, y ajoute un personnage de la vraie Amérique, celle que nous connaissons trop bien, celle qui existe, hélas, et qui va se trouver propulsé dans l’Amérique parallèle, l’imagination débordante de ce August Brill est décidément redoutable, pour mettre un terme de façon héroïque à cette guerre (seulement, ce gars-là n’est pas un héros, seulement un clown marié à une jeune femme sud-américaine et qui n’aspire à aucun grand destin), bref votre histoire de type dont l’imagination fertile est assez puissante pour créer un monde nous a bien plu, sauf qu’hélas vous finissez par vous débarrasser de façon pour le moins cavalière de votre monde parallèle, du pauvre clown qui se refuse à sauver son pays, pour finir votre bouquin en nous contant la vie intime d’August Brill, qu’il raconte à sa petite-fille Katya, qui ne se remet pas de la mort en Irak, dans des conditions immondes, de son ex-petit ami, qu’elle a plaqué avant son départ. Monsieur Auster, trop c’est trop. En voulant faire l’intéressant pour donner une dimension plus profonde à votre roman, vous l’avez tout simplement massacré et rendu inintéressant. Il est donc désormais inutile de soumettre à notre lecture l’un de vos autres romans (nous ne sommes pas sans savoir que vous écrivez beaucoup), nous ne l’ouvririons pas. Vous n’êtes pas le seul romancier de cette planète, vous le savez ? Pour finir, Pierre Bayard, qui a consacré un fort intéressant ouvrage aux mondes parallèles dans la fiction (Il existe d’autres mondes, que nous vous conseillons de parcourir), n’y parle pas de votre roman (pas une seule ligne, pas un mot). Cela aurait sans nul doute dû nous mettre la puce à l’oreille. Pas de suite au prochain épisode, nous le craignons. Enfin, un conseil : quand vous vous attaquez à un genre (que d’autres appelleraient peut-être sous-genre) littéraire proche de la Science Fiction, demandez-vous si vous aimez vraiment ce type de littérature et n’hésitez pas à lire quelques auteurs comme Philip K. Dick pour vous en inspirer.

5 réflexions sur “Seul dans le Noir, Paul Auster

  1. Avatar de Lovebird77! Lovebird77!

    Pas lu celui-ci.
    Un peu excessif toutefois de blacklister un auteur sur un seul livre. (Philip K.Dick n’a pas écrit que des chef d’œuvres non plus, il a écrit tellement de romans tu penses…). Paul Auster a écrit quelques bons livres des années 1990 jusqu’au début des années 2000. pas de chance, Seul dans le noir est de 2009… Il est tombé dans les affres du sérieux, dans la logique idiote de « construire une œuvre » (et donc de s’essayer à des genres qu’il n’aime pas, ne maîtrise pas, etc…). Malheureusement, pas mal d’auteurs américains tombent dans ce travers, c’est le cas par exemple de Russell Banks, si bons dans ses jeunes années… Le succès les a retournés sans doute.
    Paul Auster est aussi le scénariste des très bons Brooklin Boogie et Smoke, et rien que pour ceux-la, il a le mérite d’exister.

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